« Prendre soin de ses aînés »

Production d’écrit en lien avec le passeport du civisme

Durant les vacances de printemps, les élèves de CM sont allés à la rencontre d’une personne âgée (voisin ou
famille) seul ou à 2 afin de recueillir un souvenir qui a marqué/changé leur vie. Ils ont enregistré leur entretien tel un journaliste, puis ont retranscrit à l’ordinateur ce souvenir dans un document texte en commençant par « Je me souviens… » en utilisant le passé et la première personne du singulier.


Je me souviens, quand j’étais petite, j’avais environ une dizaine d’années, je faisais souvent des courses pour Mamie de Wervicq à vélo. J’allais dans les petits magasins à Wervicq ou, parfois jusqu’à Comines, et j’achetais des provisions que je mettais dans mon petit filet, sur le vélo. Et, un jour, le filet s’est pris dans la roue du vélo et je suis tombée en avant sur les dents. Ça saignait, ça saignait et j’ai beaucoup beaucoup pleuré. Il y avait une amie de Mamie de Wervicq qui n’habitait pas loin de là, et elle est venue me réconforter, elle m’a donné des essuie-tout pour m’essuyer, tellement il y avait du sang et je suis partie jusque chez Mamie de Wervicq ; et là jamais plus je n’ai pris de filet pour mettre sur mon vélo, jamais jamais plus.

Noé

………………
Je me souviens du jour où j’ai rencontré Mamie qui allait chercher un petit pain à la boulangerie, à Bousbecque et retourner jusqu’à Wervicq à pied, et c’est là que je l’ai rencontrée pour la
première fois.

Noé

Je me souviens du moment qui a marqué le plus ma vie : c’est le jour de la naissance de mon 1 er  enfant, à l’âge de 22 ans.
J’étais super fier de moi, j’étais avec mon épouse, Valéry.
J’habitais en France à Montpellier sur la place de la Comédie dans une toute petite chambre de bonne de
10m².
Cette période était difficile, de peur de mal faire et de pas être à la hauteur, mais j’en garde de bons souvenirs.
Si cela était à refaire, je le referais exactement pareil.
Durant mon enfance, j’étais un ado individualiste et craintif car mes parents me disaient souvent que nous retournerions au Portugal ; et cela m’empêchait de me projeter dans l’avenir.

Maëlya

Je me souviens de la mort de ma maman, c’est arrivé lorsque j’étais très jeune : j’avais 28 ans. C’était le 11 février 1976. C’était un matin, mon papa m’avait appelée car ma maman était décédée. On s’y attendait parce qu’elle était très malade (car elle avait un cancer de l’estomac), mais ce fut le choc. Je suis tout de suite partie pour confier les enfants à leurs grands-parents paternels. Ensuite je suis allée voir ma maman, et mon fils m’a accompagnée car il voulait la voir une dernière fois. Il est resté à la porte de sa chambre, il avait 4 ans, mais il avait compris car peu de temps après il m’a demandé : « mais qu’est-ce qu’il va faire tout seul papy ? » La mort de ma maman m’a fait voir qu’il y avait des choses plus importantes que d’autres. C’est l’humain. Et qu’il ne fallait pas être matérialiste. Cet
évènement a changé ma personnalité, et il y a des choses que je n’aurais peut-être pas faites si elle avait vécu plus longtemps.

Mélissa

Je me souviens en 1969, j’avais 20 ans, lorsqu’un homme a posé un pied sur la lune. Cela s’était passé la nuit. C’était la première fois au monde. J’avais la chance d’assister à l’événement en direct à la télévision. C’était en noir et blanc. Le module lunaire s’était posé, une échelle métallique en était sortie et l’astronaute avait posé un pied sur la lune. Il s’appelait Neil Armstrong.

Lisandru

Je me souvins de ce matin-là. Je partis seule et légère de Saint Remy les Chevreuse. Montée dans le RER B, je suis descendue à Cité Universitaire et j’ai repris le métro en direction de Montrouge. J’étais ivre de bruits et d’odeurs ! Je me sentais libre et j’allais me consacrer à ma nouvelle vie et à ce que j’avais toujours voulu faire.
A 48 ans je commençais mes études d’éducatrice de jeunes enfants.
………………
Je me souviens du jour de mon départ en retraite.
J’avais travaillé plus de 42 ans et je me trouvais enfin libre de pouvoir faire ce que je voulais.
Plus d’heure de réveil le matin.
Plus de transport pour aller travailler.
Plus de stress dans la journée.
J’étais libre et léger avec plein d’idées en tête à réaliser en Corse.

Hanaé

Je me souviens de 2 choses qui ont vraiment changé ma vie. Quand j’étais à l’école primaire, j’avais toujours de mauvaises notes. Je ne comprenais pas pourquoi. En CM1, ma maitresse m’a fait venir à son bureau pour me demander si mes parents n’étaient pas originaires du Havre ou de Rouen. Là, tout a changé : mon institutrice traduisit en bon français tous mes devoirs ; je n’avais plus le droit d’écrire mon travail en patois havrais ! Grâce à elle, j’ai pu passer en sixième et ainsi faire de longues études.
La deuxième chose qui a changé ma vie, c’est d’avoir passé le premier concours de techniciens aux PTT ouvert aux femmes. Je dirai que je n’ai pas fait déshonneur à cette nouvelle loi : sur 3500 concurrents, j’étais reçue 17e, et sur les 150 embauchés, nous n’étions que 2 femmes. J’ai pu ainsi exercer un métier qui me passionnait jusqu’à la retraite. Mais il a fallu que je fasse mon chemin dans ce monde d’hommes !  😊

Emilie

Comment les événements de mai 68 m’ont fait changer de voie.
Je me souviens quand j’avais six ans, mes parents m’ont inscrit au conservatoire de Paris pour apprendre la guitare classique. J’aimais beaucoup la musique. Mais l’instrument que j’aimais le plus, c’était le piano. Alors, en plus de mes cours de guitare, j’ai appris à jouer du piano mais tout seul à la maison. J’y arrivais plutôt bien, je n’étais pas mauvais. Quand j’étais ado, je faisais partie d’une troupe de musique au collège et j’ai même joué avec Laurent Voulzy qui était dans mon école, une classe au-dessus. Je voulais devenir musicien ou professeur de musique.
J’étais en seconde et les événements de mai 68 arrivèrent. Mon père était policier. Le soir, je le voyais arriver : il était fatigué, triste et parfois blessé et je ne voulais plus être musicien et je voulais faire comme mon père et devenir policier. J’ai eu mon bac et j’ai passé un concours pour entrer dans la gendarmerie. Je suis allé à Tarbes dans les parachutistes. Je voulais devenir officier mais j’ai eu un grave accident. Alors je me suis tourné vers l’informatique et j’ai passé d’autres diplômes et je suis devenu informaticien dans la gendarmerie. C’est pour ça que je pense que mai 68 a changé ma vie.

Arsène

Je me souviens que j’habitais à Saint-Eutrope en Charente et que j’exerçais le métier de plâtrier-peintre.
Le métier de plâtrier-peintre consistait à construire des plafonds ou des cloisons en briques et à peindre les murs, les volets, les fenêtres dans les maisons. Je me souviens qu’au début j’étais ouvrier, c’est-à-dire que je travaillais pour un patron.
L’évènement qui a marqué ma vie fut lorsque je suis devenu artisan, c’est-à-dire que j’ai commencé à travailler pour moi-même. Je suis devenu artisan à 31 ans pour pouvoir travailler comme j’avais envie sans qu’on me dise ce que j’avais à faire.
Cela a changé ma vie parce que je pouvais gagner plus d’argent en travaillant plus longtemps. De plus, en tant qu’artisan, j’étais libre de choisir où et quand je voulais travailler.
Voilà ce qui a marqué ma vie

Maëlys

Je me souviens : j’ai été acceptée à l’école normale pour devenir institutrice.
C’était le rêve de ma maman et, du coup, quand je lui ai annoncé, elle était fière de moi.
De toute façon, si je n’étais pas admise à l’école normale, avant j’avais fait un autre concours, donc, de toute façon, j’étais admise à l’école de l’administration, mais je préférais largement être institutrice.

Karen

Je me souviens avoir participé au tournage du film « week-end à Zuydcoote ».
J’ai côtoyé de nombreux artistes : Jean-Paul Belmondo, Pierre Mondy, Jean-Pierre Marielle etc….
Je tournais tous les jours avec eux, c’était une super ambiance, j’ai même mangé avec Belmondo, nous étions sur une frégate qui a participé au tournage à Zuydcoote.
C’était en 1963, j’avais 19 ans.
Avec ce que j’ai gagné, j’ai pu m’acheter ma 1ère voiture.

Lila

Je me souviens, en 1982, lors d’un déplacement professionnel pour me rendre à Berlin Ouest avant la chute du mur.
J’ai voyagé en train et, à cette époque, le train était surveillé par des militaires armés de mitraillettes et, au moment du passage de la frontière, le train s’est arrêté et j’ai dû descendre et attendre 3 heures pour obtenir mon visa, toujours surveillé par des militaires très armés.
Après cela, j’ai franchi le Checkpoint Charlie dans la zone de Berlin Est et j’ai été très surpris par l’uniformité et la tristesse des immeubles et le peu de circulation.

Cyrian

Je me souviens très bien du premier camping-car que nous avons eu car cet achat correspondait avec notre première année de retraite.
Il a effectivement changé complètement notre vie car il était plus facile de voyager loin et sans contraintes. Mais effectivement, il a fallu s’habituer au fonctionnement de l’engin, car il faut gérer les réserves en eau et en gaz, ce n’est pas toujours facile de trouver un point de ravitaillement.
Vrai défi que d’apprendre à économiser l’eau qui n’est pas toujours à portée de main.
Mais après 15 ans de pratique, c’est devenu facile car il y a plus de camping-car.
Sur la route, on trouve des documentations qui nous aident à voyager en France et en Europe, et maintenant c’est devenu un vrai plaisir.

Mathyass

La vie de mon papi, a été marquée par son départ de chez ses parents pour immigrer en France.
À cette époque, l’école n’était pas faite pour lui, et ses parents l’ont forcé à devenir berger en élevant des moutons avec ses frères et sœurs au Portugal.
À l’âge de 17 ans, dans l’espoir de changer de vie, il a décidé de venir en France.
Le chemin pour arriver à Paris a été très difficile et très long, il devait se cacher pour traverser les frontières espagnole et française pour ne pas être arrêté par la police a cause de la dictature de Salazar. Il ne parlait pas français et ne connaissait personne pour l’aider, il a dû rapidement trouver un travail pour manger et vivre.
Il vivait dans des « baraque » sans eau ni électricité, il a dû attendre plus de 5 ans avant d’avoir assez argent pour revoir ses parents et copains.

Arthur

Je me souviens que lorsque j’étais petite on vivait à Paris dans une chambre de bonne avec ma grande sœur Jeanine. Nous habitions dans la rue Frédéric Sauton au pied de Notre Dame. 
Mes parents n’avaient pas beaucoup de moyen et lorsqu’ils partaient tous les jours au travail, je jouais dans la rue avec mes amis devant l’immeuble et parfois un peu plus loin. 
Le jour de mon 6eme anniversaire, mes parents m’ont offert des patins à roulettes et ça m’a permis de parcourir les alentours de Notre Dame avec. Puis quand j’ai grandi, j’ai pu découvrir au travers de mes promenades tout le cœur de Paris. 

Raphaël

Je me souviens d’un événement qui a changé ma vie pour toujours.
J’angoissais car mon épouse devait rester allongée tout le temps sinon le bébé arriverait trop tôt ; ce qui n’était pas bon ni pour la santé du bébé ni pour la santé de la future maman.
Le temps passait et le bébé grandissait bien.
Quand les médecins ont confirmé que mon épouse pouvait se lever et qu’il était temps que le bébé arrive, nous avons décidé de faire une belle balade en forêt. C’était agréable de partager ce moment et de pouvoir remarcher de nouveau à ses côtés.
Cette balade n’a pas décidé le bébé à venir, alors elle a voulu faire une autre balade mais cette fois ci, au Centre Commercial de Parly2. Je m’en souviens car elle a voulu porter des talons pour que le bébé se décide à venir ! Elle n’arrivait pas à les mettre avec son gros ventre alors c’est moi qui les lui ai mis.
Vers 5 heures de l’après-midi, elle a commencé à ressentir des douleurs, le bébé arrivait ! On est donc partis pour l’hôpital. Que ça a été long ! Le bébé est arrivé à minuit. J’étais très ému car j’ai pu assister à l’accouchement et depuis ce jour, ma vie n’a jamais plus été la même.

Lilou

UNE RENCONTRE :
Quand j’ai rencontré ton arrière-grand-mère.
Je ne savais pas où aller en vacances, elle travaillait dans un laboratoire à Paris, elle était chimiste. Elle aussi ne savait pas où aller en vacances et je rentrais de la guerre, ça avait duré vingt-huit mois. Je me suis remis au travail aussitôt en rentrant.
Je suis allé voir une de mes cousines qui m’a dit d’aller en Grèce : « tu verras c’est super, ça te rappellera ce que tu as appris à l’école ».
Je suis allé à Paris fin juillet pour réserver au Club Med mais il n’y avait plus de place, je ne connaissais personne, mais par chance une personne s ‘est désistée à la dernière minute et j’ai pu prendre sa place. C’était le même train pour partir de France et rejoindre l’Italie, ensuite nous avons pris un bateau pour une île Grecque.
Il y avait une grande plage, tout le monde logeait dans des paillotes, il faisait chaud, il n’y avait pas de fenêtres. Tout le monde se baignait à la plage, il y avait des beaux arbres. On dansait le soir et puis un jour nous avons dansé ensemble. Nous avons discuté et nous nous sommes inscrits pour un voyage de deux semaines. Nous avons pris le car, nous étions assis à côté, elle était toujours malade je me suis occupé d’elle. Nous avons visité la Grèce.
C’est un très beau pays, en Grèce il y a des philosophes, les dieux, la mythologie. Nous avons pris le canal de Revin, il y a beaucoup de villages. C’était très beau. Finalement, nous nous sommes retrouvés à Olympe, cela représente les jeux olympiques, on a visité le stade où couraient les sportifs, c’était un super stade en pierre avec des gradins. Les guides nous ont raconté les lancements de javelots, de disques, le marathon 42,19 km. Depuis les sportifs portent la flamme olympique.
Depuis nous ne nous sommes jamais quittés.

Maxime

Je me souviens que tout jeunes mariés, mon mari et moi avons décidé de quitter la ville où nous résidions, donc Angers, pour aller nous installer en pleine campagne à Bouzille, ce qui à l’époque était l’inverse de ce que tout le monde faisait et nous avons été à contre-courant de pas mal de monde pendant quelques années.
Mais nous étions déjà un couple « pas comme les autres » qui avions contrarié nos familles puisque nous avons été « en couple » mais sans vivre ensemble durant des années, ce qui, à l’époque, était très mal vu.
Nous avons fini par nous marier, mais uniquement pour enfin pouvoir vivre « comme tout le monde » sans jugement ni pression familiale, mais cela n’a pas suffi à apaiser les relations familiales.
Nos moyens financiers étaient très réduits car nous commencions seulement dans la vie active et nos parents, fort peu joyeux de cette nouvelle, ne nous ont pas aidés quand nous avons fait ce choix et nous avons dû en subir les conséquences pendant des années.
La revente de ma vieille voiture Simca 1 000, ne nous a permis que d’acheter une vieille ferme en ruine et inhabitée depuis des années, ce qui, en soit, était déjà extraordinaire pour nous.
Nous qui étions de purs citadins, sans grande connaissance du milieu « campagnard », avons dû retrousser nos manches et travailler sans relâche pour avoir une habitation à peu près correcte.
Les premiers temps furent assez rudes pour nous car, cette année-là, il faisait froid, la chaudière a décidé de nous quitter rapidement après notre arrivée. Nous avons découvert les joies de dormir avec de multiples couches sur nous et bonnets et gants. Mais c’était notre choix, et nous devions l’assumer, y compris par rapport à nos familles.
Cela fut très enrichissant mais aussi très éprouvant avec du recul car nous y consacrions toutes nos soirées, nos vacances, et nos week-ends. Notre méconnaissance technique sur certains types de travaux a donné lieu à quelques situations complexes et humoristiques en même temps.
La vie fut comme suspendue durant ces années, l’impression de ne vivre qu’à travers ça, comme en dehors du reste du monde, bien que travaillant « en ville » comme tout le monde.
Le plus souvent, certains membres de la famille avec qui nous étions en contact venaient sans le dire au reste de la famille, ainsi que les amis, pour nous donner un coup de main.
Cela donnait lieu à de grands barbecues et à des soirées et week-ends festifs, ce qui nous a permis de vivre cette aventure aussi de façon commune. Il faut dire que notre maison était très isolée au milieu des champs et contiguë à un bois, et loin de toute habitation. Seules les vaches pouvaient être dérangées. Il a fallu du temps pour s’accommoder à ce nouveau mode de vie mais, comme pour toute décision de vie, cela a eu des bons et des mauvais côtés.
Notre mode de consommation en a aussi été modifié, et, conscients de ce que la vie nous offrait nous avons accompagné ce retour à la ferme par la création d’un potager et des activités de tissage, et de macramé pour décorer notre intérieur.
Tous les travaux manuels qui étaient à la mode dans les années 70 s’offraient à nous. La différence de rythme entre la ville et notre « chez nous » était vraiment marquante bien plus qu’aujourd’hui car qui n’a pas internet de nos jours ? Nous n’étions pas connectés, voire hyperconnectés. Nous étions centrés, mais sur nous, sur ce qui nous entourait, nous mettions à profit notre temps pour construire, partager, renouer avec la terre.
Cette vie pleine nature fut un changement radical avec nos habitudes précédentes, nous avons tiré beaucoup de leçons de ces années tant humainement qu’écologiquement parlant, il paraît que pour vivre heureux il faut rester cachés, ce dicton nous a dans notre cas bien réussi.

Clémentine

Je me souviens d’avoir quitté mon pays pour rejoindre mon mari en France. Ce fut un moment déchirant car j’allais quitter toute ma famille, mais également un moment excitant de ma nouvelle vie qui m’attendait. 

Ariyana

Je me souviens
Je suis donc arrivé un matin de décembre 1976 à Rambouillet dans un froid glacial et sous la neige que je découvrais pour la première fois. En effet, moi qui étais habitué à la chaleur et au soleil du sud de la France, la transition fut rude !
J’étais jeune diplômé de l’école de géomètre, c’est alors que je passai le concours de la fonction publique dans l’espoir d’obtenir un emploi dans ma région natale.
J’eus quelques semaines plus tard la mauvaise surprise d’être affecté à un poste dans les Yvelines.
Bien malgré moi, je me suis donc installé dans la ville de Rambouillet où je devais prendre mes fonctions en janvier 1977.
Quelques années plus tard, je faisais la connaissance de ma future épouse qui travaillait dans le même service que moi.
Ce qui devait arriver arriva, cette rencontre a changé le cours de ma vie puisque nous nous sommes mariés et avons fondé notre famille et je ne suis plus jamais reparti dans ma région natale.

Gabriel

On se souvient de notre rencontre en Afrique au Burkina Faso en travaillant pour une ONG*, moi en tant qu’infirmière, et toi en tant que responsable du garage, et aujourd’hui, nous vivons aux Bréviaires avec notre fils et notre chat.
*ONG: Organisation Non Gouvernementale

Mélia

SOUVENIR DE L’EXODE EN 1940
Je me souviens quand j’avais 3 ans, c’était en 1940 environ, nous devions quitter Châteaufort dans les Yvelines occupés par les Allemands.
Nous devions partir en exode, traverser la Loire pour aller en zone libre. C’était ma maman qui conduisait la voiture, elle avait emmené sa maman, la maman et le papa de mon papa, et moi.
C’était très long, il y avait beaucoup de voitures, qui étaient chargées de bagages et de matelas. On roulait les uns derrière les autres. Tout le monde voulait fuir les Allemands. Nous faisions beaucoup d’arrêts pour se ravitailler, c’était difficile pour nous de trouver de l’essence. On s’arrêtait dormir dans des salles des fêtes, on dormait par terre.
Ma maman avait pris des réserves avant de partir, nous avions une épicerie à Châteaufort.
Mais un jour, je n’avais plus de lait, ma grand-mère est partie à pied pour essayer d’en trouver dans des fermes voisines, elle n’est jamais revenue !!! Elle n’est revenue à Châteaufort que 3 mois plus tard, on ne savait pas comment.
Ma maman n’avait jamais voulu me dire ce qui lui était arrivé.
Pendant ce temps, mon papa travaillait dans l’aviation, et il ne voulait pas travailler pour les Allemands. Il était parti avec sa moto de Châteaufort à Bourgenay, près de Saint-Nazaire pour se réfugier et travailler. Il était rentré des semaines plus tard à Châteaufort quand c’était plus calme.
Au bout d’un mois, et avec l’aide des radios, nous avons pu rentrer à Châteaufort. Mais quand nous sommes rentrés, nous avons découvert que l’épicerie avait été pillée. Ma maman a donc dû aller ravitailler à Versailles pour pouvoir retravailler.

Nolan

Souvenir qui a marqué / changé ma vie
Je me souviens quand j’ai eu 20 ans, on entendait parler à la radio que la majorité passerait à 18 ans.
La majorité était à 21 ans donc j’avais encore 1 an à attendre.
Or, en 1974, monsieur «Valéry Giscard d’Estaing, président de la république», a décidé que la majorité serait abaissée à 18 ans.
La loi est passée le 5 Juillet 1974. Ce sont les évènements de Mai 1968, «c’est la révolution des étudiants et des usines qui ont bloqué la France» qui ont contribué à ce changement. La majorité, c’est le droit de voter, de se passer de l’accord des parents, de se marier, de créer une entreprise, d’ouvrir un compte bancaire.
Nous étions les jeunes avides de liberté. J’étais ce qu’on appelle une « après soixante-huitarde », j’étais très consciente des nouvelles possibilités qui s’offrait à moi.
Plus besoin de l’accord des parents, j’allais vivre libre.

Camille

Souvenir qui a marqué / change ma vie
Je me souviens de la rencontre de mon futur mari, nous étions un groupe d’amis, j’avais 22 ans en 1975. Deux jeunes hommes sont venus se joindre à nous par l’intermédiaire d’un copain ; l’un s’appelait Michel et l’autre Patrick.
Nous allions au cinéma, danser en boite de nuit ou chez des amis, voilà comment nous nous sommes rencontrés et rapprochés.
Michel était Guyanais donc une personne de couleur comme on dit, nous nous sommes fréquentés régulièrement et puis on a décidé de se marier puisque nous nous aimions.
Les présentations du futur marié à ma famille furent faciles malgré que les mariages mixtes étaient assez rares et que je n’aurai jamais toléré une réflexion sur la couleur de peau de mon mari.
Nous avons fondé une famille et, très vite, une jolie petite fille suivit, quelques années après un petit garçon.
Voilà cette rencontre qui a changé ma vie et qui m’a permis de découvrir une nouvelle famille composée de personnes adorables et de connaître la Guyane.

Naomie